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Transition écologique et subjectivité

💬 ❕ « Je pense que l’humanité est vouée à s’auto-détruire » / « On sait déjà tout ça » : voilà deux phrases entendues lors d’une journée de formation aux enjeux et leviers de la transition écologique, assurée en juin dernier avec Jean Luc Guion-Firmin, pour le comité de direction d’une commune du centre de la France.

La première phrase a été prononcée par le Directeur général des services lui-même, lors du tour de table introductif où les participants étaient invités à exprimer en quelques mots leur perception des questions environnementales. La deuxième est un commentaire d’un Directeur général adjoint à l’issue d’une présentation des limites planétaires appliquées aux collectivités, présentation se voulant à la fois synthétique et complète (gageure !).

Loin de remettre en cause l’intelligence de ces deux professionnels, j’avoue avoir été un peu « chiffonné » par ces propos.

➡️ Humanité vouée à disparaître : si un avenir sombre pour un nombre important de terriens est malheureusement envisageable, comment embarquer un collectif dans la transition en se positionnant ainsi ?
➡️ Informations déjà connues : si les questions écologiques sont certes de plus en plus présentes dans les médias grand public et professionnels, j’ai la faiblesse de croire que les diapositives présentées en séance forment un ensemble encore plutôt rare et pas si évident à appréhender.

⚠️ De fait, lors du tour de table de *fin* de journée, nous avons entendu de la part de deux autres participants : « ce n’est peut-être pas vraiment grave ? » et « je pense que des solutions techniques vont régler les problèmes ». A l’évidence même après la formation, les perceptions étaient encore loin d’être homogènes dans ce CODIR : quoi de plus normal parmi douze personnes non expertes du sujet ?

Comment aborder ces questions certes difficiles voire « écrasantes » sans tomber dans l’à-quoi-bonisme, l’évitement, le déni ? Car non, « on » ne sait en général pas assez « tout ça ».

Beaucoup insistent sur la nécessité de présenter un futur « en transition » qui soit désirable. Bien sûr, mettons l’accent et tirons parti au maximum de toutes les opportunités possibles ! mais il me semble tout aussi souhaitable de bien prendre la mesure de la pente de plus en plus glissante sur laquelle nous nous situons.

Deux pensées renforcées par cette expérience :
🗯️ la transition écologique bouscule beaucoup de repères et, encore plus que par le passé, met les collectifs de travail au défi des différences de valeurs, émotions, visions du monde ;
🗯️ elle va donc nécessiter, non seulement bien sûr des stratégies, des plans d’action… mais aussi un saut qualitatif dans la capacité à s’écouter, se comprendre, négocier, s’ajuster, se coordonner, se remettre en question… un saut dont l’ampleur nécessaire reste probablement très sous-estimée.

Ce qui, même avec un point de vue pessimiste, peut être vu comme une perspective tout à fait passionnante !

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